HACKONS QUELQUES MACHINES à CAFE' by Kitetoa
Hackons quelques
machines à café...
Nous vous avions
expliqué comment nous avions, lors de Defcon, hacké un réfrigérateur. Ne
reculant devant AUCUN sacrifice pour satisfaire ses lecteurs, Kitetoa lance un grand
concours de hack de machine à café. Explication du contexte.
Les machines à café, comme l'automobile, sont en pleine
révolution. Après la Citroën Windows CE, voici le e-expressopoint de
Lavazza (leader, comme chacun sait, du petit noir qui tache), une "machine à
café qui envoie des e-mails afin, par exemple, de déclencher des
interventions de maintenance ou des réapprovisionnements", nous apprend
l'inoxydable Cyperus.
Petits extraits choisis de ce communiqué de presse
qui reprend tous les poncifs du secteur: "Cette technologie répond en
effet aux attentes de Lavazza, puisqu'elle révolutionne, non seulement le produit
"machine à café", mais qu'elle permet également d'avoir une vision
globale du marché de la distribution automatique du café".
"Autre nouveauté présentée lors de la
conférence de presse, la e-espressopoint équipée d'un écran tactile, un
prototype dont la commercialisation est prévue courant 2001'. "L'écran
tactile donnera accès à un portail de services personnalisés qui permettront à
l'utilisateur Lavazza Espresso Point de gérer, à partir de la machine à café, sa
liste de courses, de connaître l'information trafic, la météo, etc... au moment
de la pause café".
"Après avoir enregistré son profil, le
consommateur Lavazza Espresso Point pourra régulièrement personnaliser sa page
d'accueil en fonction des nouveaux partenariats conclus par Lavazza pour enrichir
l'offre portail".
Et j'en passe...
Pour "faire Internet", il faut trouver à
ce machin un nom qui comporte un "a", que l'on transforme en @. Manque de
bol, il n'y en @ p@s dans "espressopoint". Pas grave, on ajoute un
"e-" devant, et roule ma poule.
Ensuite le lecteur attentif de ce communiqué aura
relevé qu'il s'agit d'une "technologie", mot fourre-tout destiné à ceux
qui ne savent pas trop comment appeler le truc dont ils parlent. "Bidule",
c'est pas très classe. Quoiqu'il en soit, le bidule "doit répondre à un
besoin", sinon, impossible de le vendre, tout bon marketeur vous le
dira. L'écrire ne mange pas de pain, mais c'est toujours rassurant de le faire.
Bien sûr, ce bidule "révolutionne". On en
attendait pas moins. Révolutionner, c'est comme ré-inventer, c'est tendance,
complètement "in", pionnier, quoi.
[ Top ]
Le bidule qui révolutionne doit inévitablement,
sous peine de plantage médiatique, être "global". Ca sonne rond,
sérieux. Et ça fait mieux que patatoïde. Si en plus, global est accolé à
"vision", c'est 5 MF de mieux sur la prochaine levée de fonds. Un
biznèsse, ça doit être "global", comme la connerie ou l'humanité
souffrante.
Ensuite, il faut rajouter du ouèbe au bidule. C'est
chose faite avec un "prototype" (ça fait très industrie innovante, un proto)
doté d'un "écran tactile". Là, on touche le summum de la techno-hype.
Ecran tactile, donc forcément plat, à plasma, ce qui sous-entend un
"design" super futuriste, hyper-techy, total fun, dans le move. Succès
assuré auprès d'une cible clientèle 15-25 ans, fréquentant des lieux branchés.
Des pionniers, des "early adopters" (jamais trop su si ça voulait bien dire
"refilés à l'assistance publique trop tôt").
Le ouèbe, c'est bien, mais c'est rien sans
"services". Et le top du top dans les services, c'est les services
"personnalisés". Avec l'inévitable connotation de
"fidélisation" qui vient juste derrière. Faut bien avouer que là, on
touche au sublime, au killer-device, au truc qui va faire que vous allez pouvoir
demander à votre patron une augmentation de 5 balles simplement parce que vous
savez ça.
L'extase, quoi.
Imaginez le dialogue:
"Kess-t'a fait, ce matin ?"
"Oh, j'ai un peu surfé avec ma cafetière, j'ai
appris qu'untel...".
"Ah oui ? Ben moi, ma moquette, ce matin, m'a
informé que mes semelles de chaussure étaient un peu trop usées, et m'en a commandé
une nouvelle paire, par e-mail. Heureusement qu'elle est là, ma moquette connectée au
ouèbe".
Edifiant.
Bon, c'est pas tout ça, mais il va falloir
sérieusement songer à hacker ces foutues machines. Comme ça, on aura des cafés
à l'oeil. Et puis on pourra demander un rabiot de sucre ou de lait gratos.
D'ailleurs, et c'est l'objet de cet article, nous
lançons ici un grand concours: "HãCk Ðá ÇõF3& m@ÇH|NE!".
Le premier d'entre vous qui arrivera à se logger sur
un e-expressopoint gagnera... un splendide verre d'eau, offert par Kitetoa. Et
avec une rondelle de citron si il arrive à sélectionner depuis son ordinateur
l'option "court sans sucre", la plus difficile,
d'après nos études, à trouver.
Bon, pour les autres, deux remarques. Premièrement,
le "coffee-spilling" est la première cause de pannes d'ordinateurs aux
Etats-Unis (étude IDC-Forrester-Gartner à l'appui, s'il vous plaît). Voilà une
bonne idée pour faire planter ce foutu terminal.
Deuxièmement, l'excellent Zipiz relayait pas plus tard que le
9 novembre cet bon mot qui circule dans les start-up: "Dans notre
entreprise 80% des profits proviennent de la machine à café".
Bref, et pour citer Goethe, mon philosophe de
référence:
"Contre la bêtise humaine, les dieux eux-mêmes
luttent en vain".
A accrocher en lettres d'or au paradis des
start-up... et des autres.
Kitetoa
[ Top ]
|